jeudi 11 mars 2010

projet Les Interlocuteurs mis à jour

LES INTERLOCUTEURS

L’art, comme d’autres objets d’apprentissage, ne se donne pas d’emblée. Il n’est pas un savoir autonome qui passerait de main en main sans que ces déplacements le contaminent et le transforment de l’intérieur. Il n’est pas un objet de connaissance qui se transmettrait dans un idéal de « transparence de pensée », de manière unidirectionnelle. Il est un objet de « partage » et de « cohabitation » qui dépend d’un réseau complexe d’émission et de réception, n’appartenant ni tout à fait à son auteur ni tout à fait à son spectateur ; un objet intermédiaire entre nous et le monde.

Après l’exposition « Partenaire Particulier » issue de mon master effectué sur les « dispositifs à spectateur unique » au London Consortium et qui dressait une typologie d’œuvres s’adressant qu’à un spectateur à la fois (faisant du spectateur un destinataire pourtant inconnu un privilégié qui entretient à l’œuvre un rapport d’échange, de négociation et de partage) j’aimerais poursuivre cette réflexion en focalisant cette fois-ci mon attention sur des œuvres empruntant la forme du dialogue ou la mettant en scène.

Des séances d’interviews pseudo documentaire aux démonstrations quasi scientifique en public, des exhortations de témoignages aux cadavres exquis collectifs, des prises à partie du spectateur aux interpellations indirectes, les mots et la voix constituent un des matériaux privilégiés de l’artiste. La parole, jouée, décrite ou en acte, est un flux porteur d’histoires et dotée de sens (avec son lot de contre-sens, d’écarts, de malentendus et d’échecs souvent mis en scène par les artistes) qui circule inexorablement.

Que les artistes la mettent en scène à l’intérieur de films ou l’incarnent en direct, qu’ils produisent leur propre commentaire auto-réflexif pour tailler dans la masse une adresse sur mesure, ou qu’ils jouent les professeurs explicateurs, empruntant les voie(/x) de l’apprentissage, leurs oeuvres ne cessent d’évoluer dans un mouvement paradoxal : pleines d’une volonté de dire le monde, de nous l’adresser et de nous l’apprendre, elles génèrent irrémédiablement une communication partielle et défaillante. Interview, chorale, lecture, performance, conférence, cours… les œuvres de l’exposition nous parlent tout en résistant à leur compréhension. Le contenu échappe, l’objet grammatical manque.

L’exposition est basée sur deux workshops (avec les étudiants des Beaux Arts de Cergy et de Toulouse) et la mise en relation de différentes structures (la vitrine, les beaux arts, l’école publique et le printemps de septembre). Une mise en réseau qui multiplie les points de vue et favorisent l’échange.

Resserrant les relations entre le langage parlé et le langage plastique, faisant du langage parlé la matière première de l’artiste, empruntant des types de discours tels que la description, l’explication, la circonvolution ou l’auto-commentaire, le projet souhaite d’une manière prendre position contre les réformes AERES (issues d’une volonté gouvernementale d’homogénéisation du modèle européen) liées à l’enseignement artistique qui tentent d’instaurer dans leur méthode une suprématie du discours sur la forme plastique et de dissocier les deux quand il faudrait les faire procéder l’un de l’autre. Voulant calquer la formation dispensée en écoles d’art sur celle des modèles universitaires, ils creusent l’écart entre un travail plastique et son commentaire, le texte et la forme, en exigeant que les étudiants produisent un « mémoire », qui serait évalué avant le travail plastique par un jury distinct, partiellement « docteur » en université), donnant comme d’autorité la primauté (du moins l’équivalence) au « discours sur », comme si le travail plastique était réductible à sa simple écriture.

Conçue en mouvement perpétuel, l’exposition advient dans le temps. Adaptée aux formes variées qui la traversent, elle amène le spectateur à adopter différentes postures: écouter une pièce sonore en solitaire, assister à une performance donnée en public, s’allonger devant un film, consulter des documents écrits, lire des livres. «Les interlocuteurs » bascule la position verticale du spectateur à l’horizontale, l’invitant à prendre son temps s’il le désire, à s’asseoir et s’allonger, s’installer physiquement dans un temps de lecture, réflexion ou de rêverie.

Par ailleurs, « Les Interlocuteurs » traite des rapports entre la performance et l’œuvre exposée: comment des performances contaminent et transforment l’espace d’exposition ? Comment en retour l’exposition fait se côtoyer les «objets » de la performance et se fabrique à partir d’eux ?

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UNE EXPOSITION EN TROIS TEMPS TROIS LIEUX
« Les interlocuteurs » se déroulera en trois étapes.
Il démarrera dans deux espaces proches par leur nature : en juin à (1) La Vitrine de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy, en juillet et août dans le Palais, l’espace d’exposition de (2) l'école des beaux-arts de Toulouse. A l’occasion du Printemps de Septembre, (3) « L’Ecole publique de Paris » se délocalisera à l'école des beaux-arts de Toulouse et composera le troisième temps de l’exposition.
Le projet fera se croiser deux temporalités, celle éphémère et en mouvement de l’évènement avec celle, plus figée et durable de l’exposition.
Le projet est conçu telle une cellule modulaire qui peut se ramifier, se convertir, s’amputer ou s’augmenter, se figer ou s’activer. Chaque exposition prendra soin de s’adapter à l’espace et au contexte donné et se structurera en fonction. Chacune déclinant des propositions complémentaires.
Cette mise en mouvement de l’exposition tout comme l’attention particulière donnée à la position du spectateur s’articulera grâce à un dispositif spécifique d’accrochage.

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DISPOSITIF D’ACCROCHAGE
Le dispositif ne contraint pas l’exposition, il s’y adapte et en procède.
Il incarne les potentiels déplacements et reconfigurations de l’exposition.
Structure sèche mais confortable, modulaire et multidirectionnelle, il invitera le spectateur à y prendre place, s’allonger ou l’activer.
Il est un espace de monstration et de consultation. Il dessine un espace dans l’espace, resserrant physiquement les rapports de proximité entre les pièces, alors prises dans un territoire commun nomade -, entre les oeuvres et les spectateurs et entre les spectateurs eux-mêmes.
Il advient au fur et à mesure des oeuvres qu’il reçoit (soutenant l’idée que l’œuvre contamine et fabrique l’espace) et des performances qui y ont lieu.
Structure souple et discrète recevant aussi bien les œuvres que les spectateurs, le dispositif serait composé de gradins, d’une bibliothèque, d’écrans.
Ce dispositif devrait être assez flexible pour que les artistes puissent l’utiliser tel un espace scénique ou de monstration. Il ne doit pas pour autant prévaloir à leur proposition (simple gradin pour accueillir le public au cas ils ne souhaitent pas s’en servir). Les « traces » des performances que les artistes souhaiteraient laisser viendront alimenter le dispositif d’accrochage, et par côtoiement des œuvres déjà présentes, créer un nouvel ensemble.

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BIBLIOTHEQUE : La bibliothèque mobile d’Andrea Blum
Une bibliothèque sera intégrée au projet « Les interlocuteurs » et se transformera au gré des trois étapes de l’exposition. Pensée tel un espace à la fois physique et mental qui constitue la « bibliographie de l’exposition », elle sera composée de livres proposés par les artistes, par la commissaire, par les étudiants associés, mais aussi de textes performés ou lus pendant le temps de l’exposition.
Nous emprunterons La bibliothèque mobile d’Andrea Blum, modulable, qui favorise une lecture en face à face, conçue en 1997 pour L’Observatoire. Envisagée comme un lieu-support disponible pour des projets temporaires, « c’est un prototype qui de par sa conception, se propose d’amorcer des nouvelles relations entre art, communication, et échange interpersonnel. »
Elle est à l’image d’un art discursif qui puise dans la porosité des rapports entre formes plastiques et éditoriales, entre l’image et son énonciation.


Contenu en cours :
« Le Maître ignorant », « Partage du sensible », « Le spectateur émancipé » de Jacques Rancière
« Recherches en ethnométhodologies » de Harold Garfinkel. L’auteur explicite au début de l'ouvrage la technique du "breching" - l'art de faire des brèches dans le décor ou l'arrière-plan pour le dénaturaliser
« Le Singe et la lumière », d’Erik Bullot
« L’entretien » de Thomas Boutoux et Guillaume Leblon
« La pensée complexe », d’Edgar Morin
« Documents poétiques », de Franck Leibovici
« Figures (I-IV)», Gérard Genette
« I’m nobody », Emily Dickinson
Le livre de Joe Scalan, éditions Paraguay (castilo Corrales)
« Merci infiniment », Lowry Malcolm, éditions Allia
« L’interrogatoire » de Dashiell Hammett, éditions Allia
« L’étoile au front », Raymond Roussel
sur : http://www.priceminister.com/offer/buy/5621888/Collectif-L-avant-Scene-Theatre-N-476-Raymond-Roussel-L-etoile-Au-Front-Revue.html
long texte qui parce que les personnages ne font que s’adresser au public, empêchent leur dialogue entre eux.
“Tristram Shandy”, Laurence Sterne. Disgressions incessantes tant et si bien que le roman semble ne jamais commencer.
“Steal This Book”, Dora Garcia. Présenté en pile dans une exposition, le spectateur était invite à développer une stratégie de vol.

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PROGRAMMATION
1. « Circonvolutions » : La Vitrine (Paris, 16 juin au 3 juillet 2010)
La circonvolution est le fait de s’exprimer de façon complexe, spécialement en tournant autour d’une idée centrale, en y revenant toujours. C’est ce que font les artistes de ce premier volet d’exposition : tourner autour du sujet sans jamais le livrer complètement.
La puissance évocatrice des mots, leur réalité. Dire c’est faire exister.
Cette première partie de l’exposition fonctionnera par une série de projections de films et de performances. Tel un écran en veille en attente d’activation, l’exposition invitera le spectateur à consulter la bibliothèque le temps des deux semaines de l’exposition, à s’installer dans le dispositif d’exposition et à assister aux différents évènements qui l’activeront.
D’un film narratif qui sonde une série de lieux désertés, incarnés par des voix féminines, à la description d’interviews manqués dans une trilogie de films aux accents documentaires, mettant en scène un même personnage, en passant par des performances qui déjouent l’adresse au spectateur, en empruntant des dérives narratives, les œuvres qui composent le premier corpus des « Interlocuteurs » ont toutes en commun de résister à la compréhension du spectateur tout en ne cessant paradoxalement de tendre vers lui. Elles tournent autour du pot et se refusent à livrer l’« objet » de l’histoire qui n’a pourtant de cesse de nous être racontée.

Film : Jeanne Faust (artiste)
Trilogie de films mettant en scène Lou Castel, acteur français fétiche de Rainer Werner Fassbinder et de Philippe Garrel, entre autres. Dès le premier film, la réalisatrice et l’acteur campent deux rôles bien définis : ceux de la jeune première et de la vieille star grincheuse, créant une atmosphère inconfortable qui souligne notre soif d’authenticité et de réponses « vraies ». Les deux autres films déclinent d’autres positions de « l’interviewé ».
> difficile de se figure le contexte de la situation, ses tenants et aboutissants. Ce qui ajoute à l’incompréhension régnante, déjà en tension dans l’échec de dialogue mis en scène

Film : « Oral History », Volko Kamensky (artiste)
L’artiste a demandé à des professionnelles du téléphone rose de lui confier l’histoire (fictive) d’un village qu’elles auraient fréquenté. Leur voix s’appose à de lents travellings qui révèlent à tour de rôle des lieux désertés et artificiels implantés en pleine nature.
La mémoire collective existe-elle ? Et si elle existe: peut-on l’interroger ? La représenter ? Le film, « Oral History » est un reportage au pays des frères Grimm.
> difficulté d’interprétation due à la méthode empruntée. Que sont ces lieux ? qui sont ces voix ? quelle relecture peut-on faire rétrospectivement ? quel degré de fiction et de réalité incarnent ces mots ?

Performance : Jochen Dehn (artiste, performeur)
Sa pratique de performeur prend les formes variées de performances théâtrales en appartement (2004), de combats dans la boue (Mud, 2005), de pièce pour actrice et éléphant (2005), de jeu avec les détecteurs de présence du Louvre (Liquid, 2006) ou d’un hommage à l’invention du velcro (I am you as an explosion, 2005). Par la mise en jeu du corps et de l’espace concret qui l’entoure, Jochen Dehn élabore des formes et des stratégies qui tendent à toujours mieux révéler des zones de contact et ainsi, à réduire la distance qui sépare le corps de ses possibles collisions. Il collabore régulièrement avec Frédéric Danos, Rekolonisation ou Gelitin entre autres.
> il complexifie une situation (qui résultera sur un geste simple du type « rentrer dans un cube d’un mètre cube », en empruntant les voies détournées du storytelling. L’histoire racontée n’est qu’un prétexte, elle est dérive, labyrinthique plutôt que directe et droite, et pourtant permet de mieux assoire le geste réalisé)

A VOIR :Performance : Loreto Martinez Troncoso (artiste, performeuse)
Cet artiste s’intéresse au thème de la disparition, l’écartement, l’inertie et le passage à l’action. Généralement seule, accompagnée de son micro, elle persiste face au public dans l’incertitude et l’hésitation. Elle bégaie, hésite, se tait, affirme et s’énerve puis recommence et finit au milieu d’une phrase. Tenant tête dans un certain malaise contaminateur, elle renvoie volontiers le public au questionnement de sa propre prise de parole. A la Ferme du Buisson en ce moment, Loreto a pour la première fois fabriqué une « pièce sonore » qui est en réalité un enregistrement retravaillé de sa performance, fragmentant par de longs temps de pause intercalés entre chaque interventions, et installant son travail ainsi étiré dans le temps et dans l’espace.
Ø elle créée volontairement des situations de malaise avec le public. Un bug communicationnel. Le spectateur est un peu gêné pour elle. Mais toujours à la limite, du joué et de l’improvisation.

Tableau-collage : Luca Frei (artiste)
Il est à la galerie Balice Hertling. Tableau collage avec l’inscription: « When things stop making sense”.
Il a par ailleurs produit un grand nombre d’espaces scéniques, effeuillé des cloisons, délimiter des espaces au sol aussitôt piétinnés par les spectateurs, suspendu des écrans en bois, supports parfois transparents d’œuvres d’autres, conçu des architectures complexes amenant le spectateur a déambuler dans une espace à la fois du dehors et du dedans.

Ainsi que :
Les étudiants de Cergy
Marcelline Delbecq?
Benjamin Seror ?
Chloé Maillet et Louise Hervé ?
Reto Pulfer ?
Daniel Gustav Cramer?
Lucile Ulrich et Emilie Marc?

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2. « Commentaires » – Ecole des Beaux-arts de Toulouse (du 12 juillet au ?? août)
L’art, bavard, ne cesse d’instruire son propre commentaire. Quand la parole devient un énoncé explicatif. « Parler de », c’est faire aussi.
Cette deuxième partie de l’exposition, qui se greffera à la première, se composera à partir d’œuvres qui prennent en charge leur propre commentaire, ou du moins feignent de le faire et détournent les modalités d’interprétation usuels. Elles font un pas de côté, semblent se regarder pour finalement nous parler d’autre choses que d’elle-même.
Cette exposition s’inscrit dans la lignée de l’expo « Répertoire pour une forme » qui a eu lieu à la vitrine et qui traitait du passage du document de travail à l’œuvre et de comment l’œuvre intégrait et laissait en partie visible son « paratexte », soit ce qui l’entoure, la précède et la conditionne.
Elles sont autant de réflexion sur la transmission de l’art par l’art lui-même, à l’image d’un gardien de Tino Seghal qui répèterait chantant et sautillant un « This is so contemporary ! » à l’entrée du visiteur.
Avec la volonté affichée dans cette exposition de sortir d’une simple transmission pour produire des formes d’échanges et de mises en circulation des savoirs... nous dériverons ensuite logiquement vers la 3ème partie de l’exposition.

Film : « Best short stories about art »
Un film réalisé par Jorge Pedro Nunez, Laetitia Badaut Haussmann, Natalia Marrero (artistes), sur une idée originale de Bernard Marcadé.
Il sera diffusé sur un écran plasma incrusté dans le module, visible par qui veut à n’importe quel moment. Ce film consiste en un montage de 1h10 d’extraits de films populaires qui décrivent une "situation artistique" (dans un Hitchcock, deux voleurs débarquent dans une maison et marquent un temps de pause devant un Mondrian, se regardent sans rien dire et reproduisent la même scène en partant. On y trouve aussi le Batman de Tim Burton, Louis de Funes, etc.). Une histoire de l’art à travers celle du cinéma.

Conférence : Yoann Gourmel et Elodie Royer (commissaires et critiques)
Ils proposeront une conférence, suite à celle qu’ils avaient donné à la galerie Noisy-Le-Sec. A partir d’extraits de textes et de vidéos, "Les informations supplémentaires" évoquaient différents modes et supports de textes généralement associés à l’écriture d’une exposition, à sa réception et à son archive. Cette lecture-projection avait pris la forme d’un récit d’exposition par ses contours.

Pièce de théâtre : « L’entretien » de Thomas Boutoux (galeriste, critique) et Guillaume Leblon (artiste)
Ce livre est une interview entre un critique et un artiste. Elle revêt l’apparat d’une pièce de théâtre et ainsi profite de l’espace de fiction pour articuler une réflexion sur les modes de construction de discours appliqué au champ du commentaire de l’œuvre. Mais à force de penser les modes appropriés du commentaire de l’œuvre, les protagonistes finissent par l’éviter. Jouée par deux acteurs (autres que les auteurs), l’effet de distanciation du commentaire d’avec son sujet d’origine est accru.
> l’intérêt serait de donner lieu à cette pièce de théâtre à l’intérieur de l’exposition, étendant le discours sur les œuvres de l’exposition elle-même, amplifiant ce passage du spécifique à l’universel

Œuvre-objet : Eric Maillet (artiste)
Classeur à fiches plastiques contenant 20 images et 6 critiques. L’artiste a délivré ce même lot d’images à 6 critiques et commissaires différents qui en ont produit une critique très différente. Présentées en feuillet, les lectures entre image et texte peuvent se faire dans tous les sens, multipliant d’autant plus les lectures possibles et proposant ironiquement une critique antipédagogique.

Livre : Nicolas Ramel (artiste)
Un diplomé de l’école d’arts de Cergy qui a sorti une très belle édition fabriquée à partir des notes d'artistes qu’il a collecté pendant des mois autour de lui et qu’il a photographié.

Vidéo: Ryan Gander (artiste)
« Things that mean things and things that look like many things », video
ça a tout l’air d’un documentaire sur le prochain projet de l’artiste, compose d’extraits de son prochain film, d’interview de critique d’art et de lui-même – mais le documentaire lui-même fait office d’œuvre

Sculpture : Joe Scanlan (artiste)
Une table de pic-nic pliable, entre la valise de Duchamp et le gadget de jamesbondien qui contient divers documents-outils de travail ou fragments de pièces qui sont rangés avec application dans des petites boîtes rattachées en dessous de la table.

Diaporama + bande son : Raphaël Zarka (artiste)
Diaporama d'une collection de rombicuboctaèdre que l’artiste mène depuis plusieurs années. Une forme qui est déclinée de toutes les tailles, tous les genres (du lampadaire à la sculpture). Au casque on entend la voix de Didier Semin, ancien professeur d’histoire de l’art de l’artiste, qui raconte l’histoire de cette collection et des objets présentés.

Installation/sculpture : Falke Pisano (artiste)
Pour ses films et conférences-performances au cours desquels elle manipule des objets et s’appuie sur tout un pan de la théorie de l’abstrait. « I make use of an abstract formal language as well as a certain abstraction in the language itself.”
“Constitutive for my work are inquiries into questions involving the practice and production of art. In my recent work I particularly focus on the act of speech in relation to forms of agency and the production of affect.”
Basé sur le fait que l’art est un moment de communication qui emprunte plusieurs formes : objet, performance, texte, conférence. Circulation d’idées, de langages et formes.

Vidéo : Charlotte Moth (artiste)
2 moniteurs tête bêches mettent en scène une femme s’adonnant au commentaire de photo d’architectures, se lançant dans l’interprétation de leur origine, lieu, fonction. Tandis que l’on voit les images des lieux à l’écran d’un côté, ce sont celle de la femme au travail, manipulant les mages sur son bureau, autrement dit « la séance de travail », que l’on découvre de l’autre côté.

Guillaume Desanges (critique, commissaire) - « Child’s play »
Invité à la biennale de Roumanie, il a fait rejouer des performances mythiques d’Acconci, Gina Pane, Abramovic, Bas Jan Ader, etc, par de jeunes enfants.
Composé d’un making off sur écran (son au casque), série de dessins des enfants, d’un film projeté sur grand écran.
Cette instrumentalisation sans visée « pédagogique » a priori des enfants pris tel des « matériaux » est mise à mal par la force de résistance qu’ont imposé les enfants eux-mêmes, obligeant le projet à emprunter les voix de négociation, de trocs et d’apprentissage afin que chacun des « interlocuteurs » y trouvent son compte.

Benoit Maire (artiste)

?? Film : Robert Barry (un des premiers films expérimentaux, dont un avec sorte de dessin animé, gribouillage)

?? Continuous Project (Bettina Funcke, Wade Guyton, Joseph Logan and Seth Price) Parce qu’ils remettent en circulation des publications ou discussions d'artistes des générations précédentes, par le biais du facsimilé ou de la performance.

? Tino Seghal

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3. « Documents parlés » : L’école publique / Printemps de Septembre (sept-oct)
Je proposerais une série de cours données par des artistes, professionnels de l’art et étudiants d’école d’art qui auraient lieu les soirs de la manifestation.
Empruntant la forme de « l’explication » et de la conférence illustrée qu’ils détournent dans un élan d’appropriation et de composition d’une forme originale, nombre d’artistes parlent et incarnent des documents (images ou objets). Comment les artistes performent-ils ces documents ? comment les parlent-ils, les manipulent-ils, se les approprient-ils au profit d’une narration subjective ou d’une reconstruction de l’Histoire ? Quelles relations entretiennent-ils avec la théorie et l’érudition ? Quel « savoir flottant» nous retransmettent-ils ? Qu’apprend-on d’eux ?

L’Ecole Publique de Paris sera délocalisée aux beaux-arts de Toulouse le temps du Printemps de Septembre. Ce cadre souple d’un modèle alternatif d’apprentissage à l’intérieur d’une école d’arts sera l’occasion de donner la parole aux artistes et aux étudiants, ainsi qu’à divers professionnels de l’art ayant expérimenté de manière singulière des modes renouvelés de circulation des savoirs (au sens large).
Les cours seront comme à l'accoutumé proposés d’abord sur le site Internet de l’école publique, discutés en forum et validés par le comité de réflexion (selon l’intérêt, les moyens et les délais), dont je fais parti, puis auront lieu dans la salle de l’exposition, des salles de classe des beaux arts ou La Radio du bout de la nuit.

Présentation de l’école publique :
GLOBAL
L'Ecole Publique est une école sans programme. Pour l'instant, elle fonctionne comme suit : premièrement, des cours sont proposés par le public (« Je veux apprendre ceci» ou «Je veux enseigner cela »), puis, il est possible de s'inscrire pour les cours (« Je tiens aussi à apprendre cela ») et, finalement, lorsque suffisamment de personnes ont manifesté de l'intérêt, l'école trouve un professeur et offre un cours à ceux qui ont signalé vouloir y participer.
L'Ecole Publique n'est pas agréée, elle ne donne pas de diplômes, et elle n'a aucune affiliation avec le système scolaire public. Il s'agit d'un cadre qui prend en charge les activités autodidactes, en partant du postulat que tout est dans tout.
LOCAL
L’Ecole Publique est avant tout un projet artistique et culturel, qui s’inscrit dans une conception pragmatiste de la culture, cherchant à créer des opportunités d’individuation pour tous. Elle part du double principe qu’il est possible de travailler la demande et que l’individu se crée en fabriquant ses propres outils d’émancipation. Plus qu’une transmission des savoirs, il s’agit d’une construction tout à la fois individuelle et collective. Pour ce faire, il convient de prendre en compte le public dans la conception même du projet et de tenir compte du fluide social, c’est à dire des associations qui se font sans cesse entre humains et non-humains. Alors, de nouvelles modalités de travail privilégiant un axe de recherche et d’échanges entre l’artiste et le public peuvent s’inventer.
L’Ecole Publique propose une alternative au format de l’exposition stricto sensu et à ce qu’on a appelle « la médiation » dans le jargon des centres d’art, tout en évitant l’instrumentalisation de l’artiste ou la participation démagogique. Chaque cours est l’occasion d’inventer un nouveau format et de nouvelles connexions et oeuvre à récuser la distance radicale, la distribution des rôles et les frontières entre les territoires. « La distance n’est pas un mal à abolir, c’est la condition de toute communication. », écrit le philosophe Jacques Rancière dans Le Spectateur Emancipé. Il ne s’agit pas de plaire à tout le monde, mais de travailler avec le public le plus large et le plus diversifié possible. S’engager dans la pédagogie ne signifie pas inventer un modèle, mais penser ce que Boris Charmatz appelle « des élans hétérogènes ». L’Ecole Publique redistribue en permanence les rôles. Habitants et commerçants du quartier, étudiants et enseignants de l’université, professionnels, amateurs et acteurs de disciplines variées sont tour à tour maître ou élève. Les frontières entre les territoires sont brouillées par la diversité des participants et la variété même des cours.
Recherche, création, pédagogie et culture se retrouvent articulés au sein d’un projet politique. L’Ecole Publique vise à contribuer à lever les apriori sur l’art tout en ouvrant le champ d’action de la recherche artistique et curatoriale au delà de l’art. Comme le rappelle Bruno Latour dans Changer de société, refaire de la sociologie, « une culture est à la fois ce qui fait agir les gens, une abstraction complète créée par le regard de l’ethnologue, et ce qui est généré au cours des interactions par l’inventivité inépuisable des participants. »
L’école publique va dans le sens d’un accès décloisonné au savoir et d’un dépassement du savoir à la seule transmission.
Le cours pourrait prendre des formes hybrides : conférences, lectures, performances, ateliers, concerts.
L’école pourrait avoir lieu, suivant les propositions, dans le module d’exposition, dans des salles de classes ou investir « La Radio du bout de la nuit », installée dans la cour des beaux arts.

Pour en savoir plus sur L’Ecole Publique: http://playtime.betonsalon.net/playtime2009/index.php?/project/ecolepublique-
de-paris/ et http://paris.ecolepublique.org/ .


« Professeurs » supposés :

Benoit Maire (artiste)
Une conférence en lien avec la pièce exposée l’été ?

Pierre Joseph (artiste)

Aurélien Froment (artiste)
Il avait déjà fait un cours à betonsalon

Alex Cecchetti (artiste, performeur)
La performance « Les joueurs » consiste à inviter un autre artiste de son choix à jouer une partie sans règle. "Armés" d’objets et de matériaux qui sont totalement inconnus de leurs rivaux et du public, les deux artistes combattent pour créer des formes surprenantes et inattendues, visant à définir un unique et imprévisible hybride. Cette situation à prétexte ludique se déroule dans un temps indéterminé où la pratique de l’artiste est confrontée à celle d’un autre et poussée au dialogue à travers une élaboration d’un dialogue composée uniquement de gestes.

Markus Miessen (architecte et critique)
IL a étudié l’architecture et l’urbanisme à la Glasgow School of art et à l’Association d’Architecture à Londres, et a effectué un Master au London Consortium. Il a publié Dis someone say participate? An Atlas of Social Pratice, MIT Press, 2006), The Violence of participation (Sterbeng, 2007), With/without : Spatial Products, Pratics and Politics in the Middle East (Bidoun, 2007). Il a dessiné plusieurs espaces (Archive Kabinett à Berlin, un pavillon de rencontre et projection, conférences, librairie, pour Performa 2009, a créé un espace spécifique pour la Biennale de Lyon 2007 et travaille sur un espace dédié aux archives d’Hans Ulrich Obrist). Il prépare actuellement son prochain livre: The nightmare of participation : Crossbench Praxis as a Mode of Criticality.

Erik Bullot (artiste cinéaste)
Une conférence illustrée sur la ventriloquie.
http://www.lecinemadeerikbullot.com/ventriloquie
http://www.pointligneplan.com/laboratoire-dexposition/87-de-lexposition-des-films-par-erik-bullot

Falke Pisano (artiste)
Théorie de l’abstraction et manipulation d’objet en lien avec la pièce présentée dans l’exposition de l’été ?

Tris Vonna Mitchell (artiste, performeur)
Ce storyteller qui use d’un rythme de parole impressionnant pour raconter lors de performances son processus de travail, ses recherches, ses méthodes tout en y insérant un lot de dérives narratives, nous fait suivre à toute vitesse le fil de sa pensée, mettant ainsi la capacité de compréhension du spectateur à l’épreuve. Devant lui une table sur lesquels sont posés des objets (matériaux ou objets « accompagnateurs ») qu’il manipule de temps, comme pour scander le flux de sa parole et aider (à moins qu’ils ne la complexifient ?) la compréhension de ce qui est dit. L’artiste s’en remet à un minuteur pour sonner la fin de son flot verbal extrêmement maîtrisé.

Ryan Gander (artiste)
Pour son travail sur les modes de médiation

Erick Duyckaerts (artiste)
L’« antipédagogue », qui sous couvert d’emprunter les voix connues de l’apprentissage, se refuse à livrer un simple objet de connaissance.

Performing Memory (collectif de critiques)
ce séminaire proposé par « bo-ring » composé de Virginie Bobin et Julia Klaring est conçu autour de travaux et recherches intégrant la question du document et de sa transmission à l’intérieur même de la pratique de la performance. Au-delà des réflexions sur la documentation de la performance qui ont accompagné son développement depuis les années 70, PERFORMING MEMORY considère la performance comme vecteur d’une possible histoire critique à travers l’usage, l’interprétation et le déploiement de documents (réels ou fictifs).
Le projet prend plusieurs formes dans l’espace et le temps :
- le site Internet www.bo-ring.net (en construction) rassemble une sélection d’interviews d’artistes, chorégraphes, curateurs, historiens de l’art ou critiques qui envisagent les pratiques performatives comme un acte de médiation critique et/ou discutent l’usage actif – la mise en œuvre ? – du document dans ces pratiques.
- les séminaires proposent différents déploiements de cette recherche dans l’espace et le temps, mêlant conférences, performances, projections et mises à disposition de documents selon le contexte de l’intervention. Une version du projet est prévue en Septembre 2010 au Kunstraum Niederrostereich à Vienne (Autriche).

Franck Leibovici (écrivain, artiste plasticien, performeur)
Les mots-clés de cet artiste protéiforme sont : documents poétiques, redescriptions, énoncés flottants, mondes flottants, problèmes publics, collectifs, pratiques publiques, systèmes de notation, médiations et traductions, cartographies. Il s’est intéressé aux "conflits de basse intensité" au sujet desquels il a publié des livres, produit des affiches et des cartes ou orchestré des performances, les "mini-opéra pour non musiciens" (2007-2009). Un d’entre eux consistait à faire chanter un discours de Colin Powell à une dizaine d’amateurs plongés dans le public (annulant ainsi les frontières entre public et spectateur). Ces derniers étiraient tellement le discours d’origine qu’ils le rendait incompréhensible, et suivant un système de contamination des sons - appliquant deux règles : véhiculer sa note dans l’espace pour la donner à son voisin, récupérer celle de celui que l’on rencontre -, créaient un espace vectorisé. Ils faisaient à la fin de la performance tenir étonnamment le silence dans la salle.
Il a également produit des pièces qu’il définit comme des "documents poétiques" (qu’il a théorisé dans un livre éponyme très intéressant) et engage régulièrement des projets en collaborations (dernièrement avec Ernesto Neto et Tal Hadad).

« L’encyclopédie de la parole » (artistes, commissaires, philosophes, chorégraphes, etc.)
Mené et coordonné par Grégory Castéra, Frédéric Danos, Nicolas Fourgeaud, Joris Lacoste, Pierre-Yves Macé, Olivier Normand, Nicolas Rollet et Esther Salmona.
Il existe aussi la pièce sonore « La chorale de l’encyclopédie ». L’encyclopédie consiste en une série de conférences qui prennent comme point de départ des modalités de discours (la cadence, l’adresse, la répétition, le timbre, l’intonation), le théorise et l’illustre par des extraits issus d’émissions de radio, discours politiques, films, etc. « L’Encyclopédie de la parole » est un projet visant à appréhender transversalement la diversité des formes orales. Qu’y a t-il de commun entre des paroles issues de la poésie sonore, de discours politiques, de conversations courantes, de publicités, de rituels religieux, de leçons de danse, de commentaires sportifs, de messages de répondeurs, de dialogues de théâtre ou de cinéma ? » L’Encyclopédie de la parole propose depuis 2007 des séances d’écoute où sont donnés à entendre toutes sortes de documents parlés, proposés par un groupe mobile de collecteurs et composés par un artiste sonore.
A voir aussi « W » par le même groupe (autour de Joris Lacoste)

Voir aussi des écoles :
The parrallell school of art
The Free Acadamy
The Blue Mountain (fondée par Piero Golia) à Janus. DNT Foundation.
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WORKSHOP
Pour La Vitrine, 7 étudiants de l’école d’arts de Cergy, de l’Atelier de Recherche et de Création « Voix(re) » de Marcelline Delbecq, produiront des textes, qui pourraient être selon, lus ou performés, durant la première partie de l’exposition.
Pour le Palais des Beaux-arts de Toulouse, des étudiants de l’école produiront un objet éditorial, sorte de catalogue libre de l’exposition, reposant les bases du commentaire et de la communication d’exposition, cherchant à en renouveler les formes de médiation.

WORKSHOP A TOULOUSE
« Les Interlocuteurs » repose sur deux workshop, un avec les étudiants des Beaux-Arts de Toulouse, l’autre avec ceux de l’ENSA Paris-Cergy. Les deux groupes d’étudiants seront impliqués dès la conception du projet et seront mis en relation entre eux.

Tandis que les étudiants de Cergy produiront des textes/lectures/performances à La Vitrine, ceux de Toulouse réfléchiront à la forme adéquat à donner au commentaire de l’exposition, à sa médiation, cherchant une forme singulière à donner aux supports de communication (cartels, plan de l’exposition, communiqué de presse, catalogue)

1. Le projet de recherche : L’œuvre commentaire. De la périphérie au centre : quelle position adoptée ?
Le workshop développera une réflexion, menée avec les étudiants, sur les formes d’implications de la parole sur l’art.
Comment l’art peut-il résister à une forme de médiation et de communication formatée et sclérosante pour l’œuvre elle-même? Le but est d’amener les étudiants à penser la question de l’apprentissage en général à travers celle du commentaire et donc de la transmission de l’art en particulier. Quelle forme donner au commentaire de l’art, de l’œuvre d’un artiste ou d’une exposition ? Doit-on transmettre quelque chose ? S’agit-il de traduire, révéler, poursuivre ou décrypter l’œuvre ? De quelle manière faire circuler un savoir liée à une oeuvre ? Existe-t-il même un « savoir » de l’œuvre, comme il existe une connaissance véritable d’un objet scientifique ? L’enseignement doit-il se concevoir selon un mode binaire de donner-recevoir ou peut-il être multidirectionnel et détaché de l’objet de connaissance (devenant alors davantage affaire de volonté et d’appropriation d’un savoir) ?. La relation d’autorité professeur/élève peut-elle être mise à mal au profit d’un apprentissage concomitant et collectif, voire « créatif » ?
Des "Maîtres fous" de Jean Rouch au "Maître ignorant" de Jacques Rancière, de l’histoire des modes d’apprentissage alternatif (du Black Mountain College à The Public School et The Mountain School of Art en passant par la Free International University of Creativity and Interdisciplinary Research de Joseph Beuys), d’expériences réalisées dans d’autres disciplines (« Bocal » du chorégraphe Boris Charmatz), ou de formes créées par des artistes (Mike Kelley, Eric Duyckaerts, John Bock), il me semble judicieux d’aborder ces questions dans le cadre d’une exposition qui prend racine dans les bâtiments de l’école. D’abord par ce qu’elles sont liées au propos du projet d’exposition, ensuite parce qu’aujourd’hui la question de l’éducation est au cœur des enjeux politiques, parce qu’elle l’est également dans l’art contemporain, maintes fois prise en charge par les artistes, enfin parce que les étudiants sont les premiers concernés par cette problématique.
Le workshop sera en lui-même conçu comme un espace d’échanges et d’élaboration collective. Il sera à l’image d’un apprendre « avec » plutôt que « de » pour permettre la circulation des formes et des idées.

2. Méthode de travail
Plusieurs sessions courtes (de deux ou trois jours) sont organisées. Le suivi est cependant assuré régulièrement par mail ou un blog que nous créerons pour l’occasion. Le professeur Yves Caro coordonnera un groupe de 10 étudiants sur place.

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LE CALENDRIER
1ère Session - 4 et 5 mars : Sélection des étudiants, élaboration théorique et circonscription du terrain de recherche de l’exposition
- Explication du projet, exposition de certaines pièces dont des films.
- Leur participation se fera à plusieurs niveaux : la mise en espace de l’exposition, un objet éditorial commun repensant la forme de médiation de l’exposition, l’accompagnement général des invitations faites aux artistes, au choix des pièces
- Mise en place du blog
2ème Session - 9 et 10 mars : venue des étudiants de Toulouse à Paris et rencontre des étudiants de Cergy
› Discussions et articulation des deux expositions de La Vitrine (Paris) et de Toulouse.
>point sur recherches sur artistes et théoriciens (seghal, rancière, maire, pisano, joseph)
3ème Session – 1 et 2 avril : les hypothèses de travail
› choix définitif des artistes à inviter, des pièces et des performances.
› conception du dispositif d’accrochage : sa forme, son matériau, son fonctionnement « actif », son coût.
› diffusion et stratégie de communication à développer en fonction du catalogue produit
> avancée du catalogue
4ème Session : 12 au 14 mai : le catalogue et la mise en espace
› outil de médiation: rassemblement des propositions et fabrication du catalogue de l’exposition
5ème session : 10 juin : Le montage de l’exposition
Début juin : les étudiants de Cergy participeront au montage de l’exposition à La Vitrine, encadrés par Guillaume Segur et moi-même. (construction du module central de l’exposition.)
Fin juin-début juillet : les étudiants de Toulouse participeront au montage de l’exposition à l'école des beaux-arts . Ils seront encadrés par des monteurs professionnels et moi-même. Le montage comprendrait également la gestion du prêt des oeuvres, des assurances, des transports. Les étudiants prendraient en charge la communication (comprenant la fabrication et l’envoi de ses supports d’invitations mais aussi l’édition mentionnée ci-dessus) ainsi que la médiation de l’exposition (qui pourrait aussi prendre un aspect performatif).

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ÉCHANGE AVEC UNE STRUCTURE VOISINE : LES ATELIERS DES ARQUES
Durant le temps du workshop, j’aimerais profiter de la proximité géographique des Ateliers des Arques, et de la proposition de la commissaire Cécilia Becanovic, qui consiste à plonger les artistes dans une situation à la « Robinson Crusoe », pour imaginer une relation possible entre l’équipe de la résidence et les étudiants du workshop. Cela pourrait être léger et prendre la forme d’un ou deux rendez-vous : une visite des étudiants de Toulouse aux Arques et peut-être des artistes à l’école des beaux-arts Ceci permettrait de développer les liens de l’école avec un projet d’art contemporain
de sa région, de mettre au contact les étudiants avec des artistes d’une autre génération ainsi qu’avec une situation de production professionnelle répandue, celle de la résidence.
Je suis proche par ailleurs de la commissaire et des artistes invités (Julien Prévieux, Charlie Jeffery, Virginie Yassef, Jochen Dehn, etc.), ce qui facilitera l’organisation d’un échange entre nos deux structures.
L’équipe de la résidence est invitée à faire une exposition également pour le Printemps de Septembre. Robinson Crusoe étant la figure du candide déserté, la commissaire et les artistes pourraient également penser à un cours à donner à l’ECOLE PUBLIQUE.
> j’y serai du 18 avril au 2 mai. Les étudiants pourraient venir passer une journée ou deux?

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++ note :
quelques artistes s’inscrivent dans le projet. A voir si on présente une pièce, une forme documenté dans la bibliothèque ou le catalogue, ou s’ils ne servent indirectement la réflexion menée sur l’exposition :
Bruce Nauman: « violon violent silence ». un repas amoureux qui se répète jusqu’à ce que l’un finisse par tuer l’autre
Janet Cardiff: son expo au MACBA refaite à la chapelle à toulousee : une travail de spatialisation sonore, avec une série d’enceintes + Projet au casque de déambulation dans la ville de Londres. Projet produit par Artangel.
Tino Seghal
Tony Oursel
Le cv déclamé dans le métro par Fayçal Baghriche
Le managing artist de Martin Le Chevallier qui demande à une agence d’expertise de lui écrire le scénario à suivre pour assurer sa notoriété > voir son site
Parreno/Obrist : Il Tempo del Postino. Le premier opéra du monde créé par les artistes !
L’exposition vide et performée par les artistes organisée par Rirkrit Tiravanija
Vincent Madame > http://www.myspace.com/vincentmadame
www.vvork.com

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