vendredi 19 mars 2010

à propos de cartels

à propos de cartels, j'ai visité il y a quelques années un musée original (quelques 15 kilomètres en dessous de Dusseldorf). Ce fut une expérience impressionnante. Bien à vous. yves caro

(repris de la libre belgique, extraits)

Le musée d'Insel Hombroich est à peine indiqué: pas de publicité, pas de pancartes, pas de drapeaux. Juste une petite flèche pour guider depuis la sortie de l'autoroute. Ce silence voulu se retrouve lors de la visite: aucune indication, y compris sous les oeuvres (pas de cartels), ni guides ni gardiens. Ce musée résulte d'une utopie de son créateur, le collectionneur Karl-Heinrich Müller, qui voulait créer un lieu où les visiteurs seraient pleinement libres pour goûter les beautés de l'art et de la nature, sans présupposés et sans préparation pédagogique quelconque.

Les collections sont présentées par affinités entre les oeuvres, par artiste ou par volonté de séduire ou de surprendre. Karl-Heinrich Müller a parmi ses collections (échangées contre des Beuys, Fontana, Polke, etc.) 21 collages de Kurt Schwitters, 14 reliefs et sculptures de Jean Arp, 5 monochromes d'Yves Klein. Il possède une splendide collection de 25 tableaux de Jean Fautrier, dont plusieurs de la période noire.

Impossible de citer tous les artistes représentés: des dessins de Cézanne, Giacometti, Klimt, Matisse, Chillida ou Rembrandt; des sculptures de Calder, Chillida, Jensen; des peintures de Picabia, Matisse, etc. Leurs oeuvres se mêlent à des collections de têtes khmer, des chevaux et des pèlerins Tang et Han, une collection de cachets chinois à encre, des pièces deux fois millénaires du Luristan ou des fétiches Bateke et océaniens. Le plaisir est de découvrir des merveilles dans sa promenade, dans un coin de pavillon, sous une verrière face à un bouquet d'arbres, ou dans une opposition surprenante avec d'autres objets.

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